– Similitude entre les représentations graphiques et comptables avec la parabole de la caverne décrite par PLATON.

15-12-14 noelclement 0 comment

cropped-cropped-double-premic3a8re-de-couv-cadre-blanc-27-11-2014-18-15-272.png

Avant de faire un retour sur les analyses techniques et chartistes de la semaine passée entre le 8 et le 12 décembre 2014, je tiens à définir la conception que j’ai du marché.

Préambule : Il y a, d’après moi, 3 états représentatifs du marché :

– Le premier qui est idéaliste

– Le deuxième étant « pseudo-réaliste »

– Le troisième est réaliste.

Le premier état est l’approche graphique qui nous est permis d’observer depuis des décennies, publiée sur tout média, papier, il y a plus de 1000 ans (voire encore plus si nous remontons dans le temps à l’époque des Phéniciens au cours de leur hégémonie commerciale à l’époque de la grande Carthage au X ème siècle avant J-C). De tout temps la traduction graphique, ou comptable est une représentation idéale d’une certaine réalité, ou plutôt de la réalité que l’on aimerait qu’elle soit pour la communication qui en découle.

Le deuxième état que j’appelle l’état « pseudo-réaliste », est en apparence détaché des artifices et des intérêts de la part des tiers, des investisseurs institutionnels, des fonds souverains, des banques, des « pools » ultra-riches etc. Cette représentation tendrait à montrer un « visage » sans masque et sans trucage ni maquillage… et pourtant, lorsque l’on croit voir le « truc » lors d’un tour fait par un magicien, ce dernier n’a t-il pas volontairement fait exprès de laisser entrevoir son geste, comme si il rendait le spectateur subitement intelligent ? Notre égo n’est-il pas flatté et notre être abusé ?!

Le troisième état enfin, la réalité, qui se libère de ces évidences et qui travaille sur sa propre capacité à séparer l’apparence du vrai… séparer le virtuel idéal de la réalité.

L’allégorie de la caverne décrite par PLATON dans République, livre VII, m’aide à exprimer cette conception qui est la mienne, mais qui en aucun cas n’affirme que « MA » réalité est la seule possible, car mon éducation, mon histoire, ma vision qui en découlent s’en trouvent être autant de filtres à repérer, à interpréter et enfin à effacer.

Dans la caverne de PLATON, cet enfant enchainé avec d’autres prisonniers, voit sur les parois de la grotte, des ombres relayant ce qu’il se passe à l’air libre, éclairé par le soleil et projetant des images des personnes vivants réellement à la surface. Pour l’enfant et les autres enchainés la réalité c’est celle-là : des ombres mouvantes sur un mur (leur tête est maintenue dans une seule

direction) ….Tout comme pour nous ce que nous voyons au travers des graphiques, ces représentations qui nous disent que le marché c’est celui-là !

Un jour l’enfant se libère de ses chaines et peut monter à la surface. Aussitôt la « réalité » (que j’appelle la pseudo-réalité) l’éblouit et c’est pour lui une souffrance de découvrir la vraie vie. Habitué à la pénombre et aux mensonges de ces ombres qui lui disaient que la vraie vie c’est celle-ci, il doit s’adapter en reniant son ancienne vie de prisonnier, et insister à souffrir ou retourner dans sa grotte où la vie lui semblait plus facile. Il tenta de retourner dans la grotte afin d’expliquer aux autres que la vie n’est pas réelle en bas et qu’ils doivent se libérer. Ceux-ci n’y croient pas et mettent en doute toutes « ses » vérités et persistent à penser que le consensus à raison. (Ils finissent par estimer qu’il s’est abîmé la vue en se tournant vers l’interdit, et le nouveau prédicateur éclairé, auréolé de vérité est, est mis à mort par ses congénères asservis.) Tout comme le consensus si souvent si solide et qui vole en éclat quand le 14 septembre 2008 affirme que la crise est finie et que LEHMAN BROTHERS (LEH) n’est pas un risque et n’est pas à connotation systémique.

Le troisième état est celui qui ne prend pas comme exact la réalité (pseudo-réalité) qui nous est livrée lorsqu’un événement se produit et fait voler en éclat « l’idéal », car là encore, le magicien n’est pas loin. Apprendre et travailler sur soi ainsi que sur les représentations abstraites et concrètes permettent de se libérer de la soi-disant évidence du réel.

La vérité est l’idée que nous nous faisons de ce qu’est de l’eau et non de l’image que l’on nous présente étant de l’eau. La vérité est l’idée que nous avons de ce qu’est le goût d’une orange et non de l’image qu’une personne aurait en mimant la saveur qu’elle a. La vérité est ce que nous nous représentons lorsque l’on hume le parfum d’une rose et non la publicité d’un « parfumier » qui nous vend sa représentation à lui… même si c’est en réel grâce aux essences qu’il nous fait sentir.

Les représentations graphiques recèlent à l’intérieur de leurs codes mathématiques la réalité qui nous est cachée.

Quoi qu’il en soit, les erreurs ne viendront jamais des méthodes d’analyses mais des analystes eux-mêmes qui en font l’usage (dont moi bien évidemment). L’analyste se trompe, pas l’outil, tout comme nous ratons un rendez-vous à cause de son propre retard et non parce que le temps vient subitement de s’écouler plus vite.

En conclusion, il faut toujours essayer de se poser des questions, remettre en cause le consensus tout en s’appuyant sur des théories qui permettent d’orienter notre décision.

(ANALYSE et SUIVI du marché U.S. concernant la semaine du 15 au 20 décembre à lire dans une autre publication.)cropped-cropped-double-premic3a8re-de-couv-cadre-blanc-27-11-2014-18-15-272.png

disclaimer

Noël CLEMENT


Leave a reply